Crémation, obsèques et lieu de recueillement

Si la crémation est une pratique assez courante, de nombreuses questions se posent quant aux célébrations et formalités spécifiques. Peut-elle être accompagnée d’une cérémonie d’obsèques et de fleurs de deuil ? Après l’incinération, où se recueillir pour se souvenir ?

Pourquoi choisir la crémation ?

La crémation est une technique funéraire qui consiste à incinérer la dépouille d’un corps humain. Elle est réalisée par les pompes funèbres dans un crématorium. Les cendres du défunt sont ensuite restituées à la famille dans une urne qui pourra être inhumée ou déversée en plein air.
Si la crémation est pratiquée depuis des millénaires en Asie où les religions y voient un accès à la réincarnation, elle est plus inhabituelle dans les religions chrétiennes, voire interdite par certaines religions. Plus économique et écologique que l’inhumation, elle concerne environ 40% des décès en France selon un sondage Ipsos de 2015.
L’incinération est souvent un choix exprimé par le défunt lui-même dans ses dernières volontés. Une décision qui peut désorienter la famille, inquiète de ne pouvoir célébrer les différents temps forts des funérailles, comme la cérémonie d’obsèques et l’inhumation, puis d’être privée d’un lieu précis où se recueillir. Or, les obsèques peuvent se dérouler de la même manière, le crématorium constituant une étape des funérailles à part entière. De plus, le choix du lieu de recueillement est plus large. En effet, la famille peut décider de faire inhumer les cendres du défunt au cimetière (columbarium ou jardin réservé aux cendres funéraires) ou de les disperser en pleine nature, par exemple dans un lieu qu’affectionnait le défunt (hors espaces publics urbains).

Peut-on organiser une cérémonie d’obsèques pour une incinération ?

La cérémonie des obsèques représente un temps de recueillement primordial pour tous les proches. Un temps d’hommage et de partage nécessaire au travail de deuil. Comme pour l’inhumation, la cérémonie religieuse ou laïque a lieu avant la crémation dans un lieu de culte, un lieu civil ou au crématorium. Au crématorium, la famille peut rendre un dernier hommage au défunt en prenant la parole pour évoquer sa mémoire, en lisant les textes de son choix, en priant ou en diffusant des morceaux de musique. La célébration ne diffère donc pas des célébrations habituelles et la famille peut organiser ce temps de recueillement selon sa sensibilité. Cette célébration pourra également être suivie par une autre célébration lors du dépôt de cendres au columbarium ou en plein air.

Les fleurs sont-elles présentes lors d’une cérémonie de crémation ?

Encore une fois, la crémation n’interdit pas les rites funéraires habituels. Les fleurs ont donc une place de choix, comme dans une majorité des cérémonies funèbres. Elles symbolisent nos pensées pour le défunt : bouquets de deuil envoyés à la famille, gerbes de fleurs décorant le lieu de cérémonie, dessus de cercueilcouronnes mortuaires ou coussins funéraires accompagnent le cercueil jusqu'au moment de l’incinération. En revanche, ces compositions florales doivent être conçues de manière à respecter les normes de sécurité en vigueur dans les crématoriums, même si elles ne sont pas introduites dans l’appareil cinéraire. Avant la crémation, elles sont remises à la famille pour orner le lieu où sera déposée l’urne contenant les cendres du défunt. Pour fleurir les temps forts de la crémation, l’équipe Floradeuil saura vous conseiller. Elle a imaginé une gamme complète de compositions florales spécial Crématorium.

Que deviennent les cendres du défunt et où se recueillir ?

Après la crémation, les cendres du défunt sont conservées dans une urne funéraire remise à la famille. Celle-ci dispose de 12 mois pour décider de procéder à l’inhumation de l’urne ou à la dispersion des cendres.
Si l’inhumation d’un corps ne peut se faire qu’au cimetière (ou sur un terrain privé à titre exceptionnel), la crémation offre plus de choix quant au lieu qui accueillera les cendres du défunt : elles peuvent tant être dispersées dans la nature en dehors des lieux d’habitation, qu’enterrées au cimetière ou dans une propriété privée. En effet, depuis 2008, la loi accorde le statut de « corps » aux cendres du défunt. Les urnes contenant les cendres d’un défunt peuvent donc prétendre aux mêmes droits qu’un défunt en cercueil. Ainsi, les cimetières ont aujourd’hui l’obligation de disposer d’un lieu où accueillir les cendres des défunts dès lors que les communes comptent plus de 2 000 habitants.

3 lieux où enterrer ou disperser les cendres du défunt :

  1. Inhumation de l’urne dans une propriété privée
    Il est possible d’enterrer une urne funéraire dans une sépulture située dans le jardin d’une propriété privée, sous réserve d’acceptation par la mairie du lieu d’inhumation.

  2. Cimetière ou site cinéraire spécifique, pour inhumation ou dispersion des cendres
    L’urne funéraire peut être enterrée sur une concession du cimetière, tombe individuelle ou caveau familial, ou scellée sur un monument funéraire. Elle peut également être déposée dans le columbarium du cimetière (monument cinéraire constitué de cases où sont déposées les urnes) ou dans un cavurne (petit caveau dans le sol).
    Si ces emplacements sont payants, les jardins des tombes cinéraires et les jardins du souvenir sont des espaces collectifs gratuits. Le premier permet d’inhumer l’urne en pleine terre et d’en marquer l’emplacement d’une plaque funéraire. Le second permet de disperser les cendres dans un espace spécialement aménagé au sein du cimetière. Le lieu de dépôt des cendres est en général matérialisé par des galets afin de pouvoir se recueillir aisément ultérieurement.

  3. Dispersion des cendres dans la nature ou la mer
    La dispersion des cendres en pleine nature ou en mer doit être déclarée à la mairie du lieu de naissance du défunt afin que la date et le lieu de dispersion soient enregistrés.
    Les cendres du défunt peuvent être dispersées :
    - dans la nature (forêt, champ, …) à la condition qu’elles ne se répandent pas dans un lieu public (voie publique, parc ou square publics, …)
    - en pleine mer. Elle est en général interdite dans les cours d’eau, rivières et fleuves pour des raisons sanitaires.